Entreprendre dans la restauration : Conseils clés pour reprendre un restaurant en Belgique

Publié le 19 septembre 2024

Reprendre un restaurant en Belgique peut être une excellente opportunité pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Avec une riche tradition culinaire et une diversité gastronomique impressionnante, la Belgique est un pays où la restauration peut offrir des perspectives de succès intéressantes. Cependant, reprendre un restaurant existant présente des défis spécifiques qu’il est important de bien appréhender avant de se lancer. Ce dossier vous propose un guide complet avec des conseils pratiques pour reprendre un restaurant en Belgique et maximiser vos chances de réussite.

 


1. Étude de marché : analyser le secteur de la restauration en Belgique

1.1. Un secteur concurrentiel et diversifié

Le secteur de la restauration en Belgique est vaste et hétérogène, allant des friteries traditionnelles aux établissements étoilés Michelin. Selon une étude menée par la Fédération Horeca, environ 27 000 établissements de restauration existent en Belgique, mais chaque année, de nombreux restaurants ferment ou changent de propriétaire. Cette volatilité s’explique par des facteurs tels que la gestion financière, la satisfaction des clients, et la concurrence locale.

1.2. Tendances actuelles du marché

  • Local et durable : De plus en plus de consommateurs belges privilégient les produits locaux et biologiques. Ils sont à la recherche de restaurants qui proposent des plats respectueux de l’environnement et des circuits courts.
  • Cuisine innovante et concepts originaux : Pour se démarquer, les restaurateurs innovent en proposant des expériences culinaires inédites. Le succès des « concepts » de restauration (pop-up, food trucks, etc.) est un indicateur de cette tendance.
  • Digitalisation : La présence en ligne est cruciale. Les clients s’informent sur les réseaux sociaux, lisent les avis en ligne, et utilisent des plateformes comme Deliveroo ou Uber Eats pour commander leurs repas.

 

 


2. Les étapes clés pour reprendre un restaurant

2.1. Étape 1 : Rechercher l’établissement idéal

Avant de reprendre un restaurant, il est crucial de bien définir le type d’établissement que vous souhaitez gérer. Vous devez vous poser des questions essentielles :

  • Quel type de cuisine souhaitez-vous proposer ?
  • Quel est votre budget pour l’achat du restaurant et pour les investissements initiaux ?
  • Où souhaitez-vous vous implanter géographiquement ?
  • Voulez-vous reprendre un restaurant en fonctionnement ou un local à réhabiliter ?

 

Pour cela, la consultation d’annonces spécialisées et l’accompagnement par un expert en reprise d’entreprise, tel qu’un agent immobilier spécialisé dans l’horeca ou un avocat, peut s’avérer utile.

2.2. Étape 2 : Évaluation de l’établissement

L’évaluation de l’état financier et opérationnel du restaurant est une étape cruciale :

  • Bilan comptable : Analysez les comptes de l’entreprise des trois dernières années. Vérifiez les dettes, les bénéfices, les charges d’exploitation, etc.
  • État des lieux matériel et immobilier : Inspectez les équipements (cuisine, mobilier, etc.) ainsi que l’état du local (licence, mise aux normes).
  • Fonds de commerce : Vérifiez la fidélité des clients, la notoriété de l’établissement, les contrats en cours (fournisseurs, loyers, etc.).

 

2.3. Étape 3 : Financer la reprise

Reprendre un restaurant nécessite des fonds importants, à la fois pour l’acquisition du fonds de commerce et pour les futurs investissements (rénovations, marketing, etc.). En Belgique, plusieurs options de financement s’offrent à vous :

  • Prêts bancaires : Un prêt professionnel peut financer une partie de l’achat. Cependant, les banques demandent souvent un apport personnel (généralement entre 20 et 30 % du montant total).
  • Subsides et aides publiques : Certaines régions belges (Wallonie, Flandre, Bruxelles) proposent des aides pour les entrepreneurs dans la restauration, notamment via les primes à la création d’entreprise.
  • Crowdfunding et investisseurs privés : De plus en plus de restaurateurs se tournent vers des campagnes de financement participatif pour lever des fonds et impliquer une communauté locale.

 


3. Aspects juridiques et réglementaires

3.1. Obtenir les licences et permis nécessaires

Pour exploiter un restaurant en Belgique, plusieurs licences sont obligatoires :

  • Permis d’environnement : Si le restaurant utilise des appareils bruyants ou polluants (cuisines industrielles, évacuation des fumées, etc.), un permis d’environnement est nécessaire.
  • Licence Horeca : Elle atteste que vous respectez les normes d’hygiène et de sécurité. Un contrôle des services sanitaires est requis.
  • Permis d’exploitation des boissons alcoolisées : Si vous servez de l’alcool, vous devez obtenir un permis spécifique.
  • Autorisation de terrasse : Si votre restaurant dispose d’une terrasse, une autorisation doit être demandée à la commune.

 

3.2. Réglementation sociale et fiscale

  • Salariés : Vous devrez respecter la législation en matière d’emploi (salaires minimaux, conditions de travail, cotisations sociales). En Belgique, les cotisations patronales sont relativement élevées (environ 33 % du salaire brut).
  • Impôts et taxes : La fiscalité belge est complexe. Le taux standard de TVA est de 21 %, mais il est réduit à 12 % pour les repas servis dans les restaurants et à 6 % pour la vente à emporter. Les bénéfices sont soumis à l’impôt des sociétés (environ 25 %).
  • Normes sanitaires : Les restaurants doivent respecter des normes strictes en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire. Le non-respect de ces règles peut entraîner des sanctions, voire la fermeture administrative du restaurant.

 


4. La gestion après la reprise : Les clés du succès

4.1. Une gestion financière rigoureuse

Un des principaux écueils dans la restauration est la mauvaise gestion financière. Pour éviter cela :

  • Suivi des stocks et contrôle des coûts : Le coût des matières premières doit être bien géré pour éviter les pertes et maximiser la rentabilité.
  • Optimisation des charges fixes : Négociez les contrats avec vos fournisseurs, et soyez vigilant sur les frais d’énergie, de loyer et de personnel.
  • Outils de gestion : Utilisez des logiciels de gestion spécifiques pour la restauration, permettant de suivre les ventes, les marges et les réservations en temps réel.

 

4.2. Un service client irréprochable

La qualité du service est un élément déterminant du succès d’un restaurant. Il est essentiel de :

  • Former le personnel : Un personnel bien formé est crucial pour offrir une expérience client de qualité. En Belgique, il existe des formations spécifiques pour les métiers de la restauration.
  • Fidélisation des clients : Proposez des programmes de fidélité, des événements spéciaux ou des soirées thématiques pour attirer et retenir une clientèle régulière.

 

4.3. Une stratégie marketing bien pensée

  • Présence en ligne : Aujourd’hui, être visible sur Internet est indispensable. Assurez-vous que votre restaurant dispose d’un site web à jour et d’une forte présence sur les réseaux sociaux.
  • Avis et notoriété : Encouragez les avis positifs sur des plateformes comme TripAdvisor ou Google. Les avis en ligne influencent de manière significative le choix des consommateurs.

 


Conclusion

Reprendre un restaurant en Belgique est un projet ambitieux mais réalisable, à condition de bien s’informer et de se préparer soigneusement. De la recherche du bon établissement à la gestion quotidienne en passant par les aspects financiers et juridiques, chaque étape est cruciale pour la réussite du projet. En combinant une bonne connaissance du marché, une gestion rigoureuse et une offre culinaire de qualité, vous pouvez transformer une reprise de restaurant en une aventure entrepreneuriale prospère.

 


Chiffres clés du secteur de la restauration en Belgique

  • Nombre de restaurants : environ 27 000
  • Fermetures annuelles : environ 2 500 restaurants
  • Taux de TVA : 12 % (restauration), 6 % (vente à emporter)
  • Coût moyen d’une reprise : 100 000 à 500 000 euros selon la taille et l’emplacement

Sources et références :

  • Fédération Horeca Bruxelles
  • SPF Économie, PME, Classes moyennes et Énergie