La économie belge se révèle plus résiliente que prévu.

Après une confiance des consommateurs historiquement basse à l’automne 2022, le moral des consommateurs semble remonter. Pour le quatrième mois consécutif, la confiance des consommateurs a augmenté, se rapprochant désormais de sa moyenne à long terme. Ces derniers mois, les prix de l’énergie ont considérablement baissé et en janvier, plus d’un million de travailleurs en Belgique ont bénéficié d’une indexation automatique des salaires d’environ 11 %. Une telle augmentation de l’indexation en une fois n’avait jamais été observée dans notre pays. Tout cela devrait stimuler la consommation, donnant ainsi un coup de pouce à l’économie.

Le sentiment des producteurs s’améliore également en février, une tendance observée également dans le reste de l’Europe. La confiance des entreprises laisse présager une sortie de crise plus rapide que prévu.

Source : Banque Nationale de Belgique

C’est une bonne nouvelle, bien que nous devions tempérer cet optimisme. Bien que nous ne prévoyions plus de contraction du PIB au premier trimestre, les perspectives de croissance pour cette année restent faibles. La forte baisse des prix du gaz et de l’électricité fait chuter l’inflation. Cependant, l’inflation sous-jacente, qui exclut l’énergie et les denrées alimentaires non transformées, a continué d’augmenter en janvier pour atteindre 8 % (contre 7,3 % en décembre selon l’indice national). La forte croissance des salaires en Belgique devrait probablement augmenter davantage l’inflation sous-jacente, en particulier dans le secteur des services intensifs en main-d’œuvre. D’un côté, le système d’indexation automatique des salaires protège largement les ménages belges contre les hausses de prix. La lente adaptation des salaires à l’indexation devrait même augmenter notre pouvoir d’achat cette année, alors que le pouvoir d’achat des ménages ailleurs en Europe continue de baisser.

Cependant, l’inconvénient du système est que les coûts salariaux pour les entreprises continuent d’augmenter. La plupart des entreprises ne peuvent pas répercuter intégralement cette hausse de coûts sur leurs clients, ce qui entraîne une baisse de leur marge bénéficiaire. L’indexation automatique des salaires entraîne également une augmentation du handicap salarial par rapport à nos pays voisins, estimée à environ 2,3 points de pourcentage d’ici 2025 selon les calculs de la Banque Nationale. Cela se traduit par une perte de parts de marché pour nos entreprises. En raison de tout cela, nous prévoyons une nouvelle baisse des investissements des entreprises cette année.

Les disparités entre les secteurs économiques sont importantes. L’activité industrielle a reculé de 1 % au dernier trimestre de l’année dernière, tandis que les secteurs des services et de la construction ont progressé respectivement de 0,3 % et 0,8 %. En février, nous constatons maintenant que les fabricants belges sont à nouveau optimistes, tout comme les entrepreneurs en construction. En revanche, nous observons une détérioration dans le secteur des services, notamment dans le commerce.

C’est précisément dans le commerce que les perspectives de ventes futures se détériorent considérablement en février, alors qu’elles étaient prometteuses au cours des mois précédents. Dans les autres secteurs, les perspectives de demande sont favorables, ce qui est encourageant pour l’avenir.

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Par: Annelore Van Hecke